Et oui, en Basse-Terre (la partie ouest de la Guadeloupe), c'est la forêt tropicale, et quand on marche, on se retrouve vite les pieds dans la boue!
Mouillage de l'îlet du Gosier sur Grande-Terre
Nous arrivons en Guadeloupe le 13 mars après une petite nav' sous spi, ça faisait longtemps, et mettons l'ancre entre l'îlet du Gosier et la plage. Objectif: acheter un pilote en prévision de la transat retour (puisque nous avons cassé la pale immergée du régulateur d'allure en quittant le Cap Vert). Après réflexion, nous arrêtons notre choix, mais il n'y en a pas en stock... Il nous faudra donc revenir à la marina de Pointe-à-Pitre dans quinze jours pour l'installer!
L'îlet du Gosier
Quand nous débarquons à la nage sur l'îlet du Gosier, nous découvrons des petits bars et vendeurs de grillades. Le week-end, les vacanciers et les locaux prennent d'assaut l'îlet. Dans 1m50 de fond et à peine à 20m de la plage bondée, nous apercevons un énorme barracuda à l'ombre d'un bateau au mouillage. Impressionnant, grand et gros, immobile, il avait l'air sûr de lui.
Au retour, nous apercevons un lambi. Nous n'avons jamais essayé d'en cuisiner... C'est facile à attraper mais beaucoup moins à sortir de sa coque. Nous avons demandé quelques conseils à des locaux sur la plage mais nous avons mal interprété la façon de le tuer pour le sortir facilement... Ça c'est fini au marteau + burin: un massacre.
Les Municipales de 2014
Pendant notre passage en Guadeloupe, la campagne des élections municipales bat son plein. La journée, les haut-parleurs des voitures de campagne diffusent les messages des candidats et en fin d'après-midi ce sont les "conférences" des candidats organisées en plein air qui prennent le relais. C'est un peu comme la différence entre la messe chez nous et chez les amateurs de gospel: on croise des pick-up avec d'énormes enceintes comme lors du carnaval qui font vibrer des truc du genre " et moi je vais voter - Bouillante en action " sur un rythme tout à fait antillais.
Mouillage de l'Anse à la Barque sur Basse-Terre
Le 16 mars, nous levons l'ancre direction l'Anse à la Barque sur Basse-Terre à l'ouest de la Guadeloupe. Le vent souffle et gonfle le spi -encore! - pour une navigation dominicale agréable. En début d'après-midi, nous avons mis l'ancre et nous nous jetons à l'eau.
L'Anse à la Barque
Aux alentours de l'Anse à la Barque
Balade aux alentours de Matouba
Nous rejoignons en bus le village de Matouba pour une journée de marche. Cette fois-ci, c'est la première, nous pataugeons parfois dans la boue! Heureusement, on croise pas mal de ruisseaux dans lesquels nous nettoyons nos chaussures.
Le saut d'eau de Matouba
Cultures près de Matouba
Une deuxième petite cascade
Mouillage de Malendure - L'îlet Pigeon
En arrivant, nous retrouvons l'équipage de Sylva, l'occasion de partager nos dernières expériences antillaises.
Au mouillage, le vent souffle fort et lève un clapot qui rend le débarquement en kayak un peu humide. La nuit, le mouillage est parfois rouleur...
Nous sommes ici dans un parc national: la réserve Cousteau, renommée pour ses fonds sous-marins. Equipés de nos masque et tuba, nous apprécions les coraux, tortues et nombreux poissons qui peuplent le coin dont les poissons perroquets des années 80 (pour la couleur digne d'un tenue de ski de cette décennie). Yohan profite de notre passage pour une journée plongée. Le matin c'est sur une épave: un sablier de 50m posé à 24m de fond, le Franjack. Un des plongeurs de sa palanquée fait une panne d'air au bout de 35min et pour la première fois, Yohan tracte un niveau 1 avec son octopus, en vidant ses poumons et en le tirant vers le bas pour qu'il ne les fasse pas remonter comme des flèches à la surface. Une expérience formatrice.
Il replonge de nuit sur la même épave, une de ses plus belles plongées: des petits poissons endormis, des coraux tubulaires qui crachent une pluie d'étoiles jaunes, des tortues, des polypes jaunes (qui n'apparaissent que la nuit)...
Un bémol tout de même, la sur-activité dans le parc national: il est autorisé de mettre l'ancre près de la plage de Malendure, la pêche est autorisée pour les pêcheurs locaux et il y a un nombre hallucinant de clubs de plongée et de plongeurs (et il parait que c'est la basse saison...).
Sous l'eau, on voit fréquemment de méchants coups de palmes sur la flore, des plongeurs débutants qui se cognent dans les épaves, ... À nos yeux, c'est un peu l'écologie faux-cul et du coup, Yohan préfère ne pas trop insister sur la plongée.
L'îlet Pigeon
La trace de Malendure, balade côtière vers le nord
Sylva quitte le mouillage
Depuis Malendure, nous optons pour une matinée de balade dans la forêt tropicale. Le stop marche super bien. Nous n'attendons pas 5min à l'arrêt de bus. C'est un photographe sous-marin fort sympathique qui s'arrête et nous dépose à la maison de la forêt sur la route de la traversée. Les chemins sont moins boueux que vers Matouba, mais boueux quand même...
La cascade aux écrevisses, facilement accessible; du coup il y a plein de monde et on n'a pas envie de s'y baigner.
Pour le retour, nous tendons à peine le pouce, et cette fois-ci, ce sont un cousin et une cousine qui nous prennent à bord, des nantais avec des aïeux antillais. Ils nous invitent chez eux à l'apéro, ti-punch avec du Bologne car nous sommes sur Basse-Terre et si on a bien compris le Damoiseau c'est plutôt sur Grande-Terre, puis à partager le déjeuner au restau en bas de chez eux. Nous découvrons un plat insolite (pour nous en tout cas), le dombré aux queues de cochon: des boulettes de farine, des haricots rouges et les fameuses queues de cochon. On nous explique à la fin du repas qu'il s'agit d'un plat qui était traditionnellement servi aux esclaves... Il faut dire que ça cale.
Mouillage de Deshaies
Après une dernière baignade à l'îlet Pigeon, nous quittons la réserve le 21 mars direction Deshaies à 8 miles au nord. Le vent change très souvent de sens et d'intensité, ça dynamise la nav'!
A Deshaies, nous retrouvons des bateaux connus. La vie est douce: baignade, balade dans les environs, baignade, apéro et on recommence. J'oubliais, Yohan chasse et cuisine son premier poulpe sur les conseils de Fabrice, Caroline et Sev. Merci les copains!
En parlant de Fabrice et Caroline ce sont les pros des histoires de fou: il y en a d'autres mais vous pourrez découvrir leur malheureux incident avec une structure de pêche rigide (une sorte d'énorme filet) dans le prochain Voiles et Voiliers. Et à l'apéro, ils nous ont raconté qu'ils n'avaient pas pû pêcher pendant plusieurs jours pendant leur transat pour cause de baleine! Ils ont navigué avec un rorqual de la taille de leur bateau, soit environ 11m, qui les a suivis... Au début, ils étaient impressionnés et avec le temps il se sont habitués à naviguer en flottille avec ce gros cétacé qu'ils ont nommé Rorquie!
Le mouillage de Deshaies
Deshaies
Le poulpe
La plage de Grande Anse au nord de Deshaies
Mouillage de Sainte-Rose
Après quelques heures de navigation pour rejoindre le nord-est de Basse-Terre, nous découvrons avec plaisir un mouillage confidentiel au coeur de la mangrove. Il faut dire que notre carte Navionix annonçait moins d'1m de fond alors que nous n'avons jamais trouvé moins de 3,5m-4m en suivant le chenal. Le plan d'eau est d'un calme plat. Nous mouillons juste devant le port de pêche, d'où nous débarquons en annexe. Le lendemain, le 25 mars, nous profitons de la fraicheur matinale pour explorer la mangrove en kayak. Nous croisons un bateau à moteur "maison" mouillé à l'abri d'un îlot de mangrove, une barque de laquelle un pêcheur nourrit les pélicans bruns (ou "grands gosiers") et des jeunes en plein cours de kayak avec leur prof.
Kayak dans la mangrove
Les pélicans bruns
Décollage
Le 25 mars: une après-midi "galères"!
Après notre balade en kayak dans la mangrove, nous nous décidons à lever l'ancre direction Port-Louis (à l'est, sur Grande-Terre) à 10 miles à vol d'oiseau. Nous sortons du chenal au portant tranquillement avant de nous retrouver au près avec peu de vent en direction de Port-Louis d'où une fumée sombre monte dans le ciel. En nous approchant, la fumée se transforme en nuage et des cendres commencent à voleter autours de nous. Nous faisons demi-tour direction Deshaies. Le vent souffle très doucement, nous envoyons le spi pour une heure de plaisir, le GPS indique entre 6 et 6,5 nds! Le spi affalé, nous lofons direction Deshaies et le vent tombe. Nous allumons le moteur pour continuer notre route, et là erreur... la ligne de pêche est dans l'hélice. Après 5 minutes sous le bateau, Yohan remonte à bord avec toute la ligne. Nous arrivons finalement au mouillage pour la dernière péripétie de la journée: nous mettons l'ancre trop près d'un corps morts que nous pensions inutilisé. Le bateau touristique d'exploration de la mangrove prend la bouée... Quoi de plus chouette que de relever l'ancre au coucher du soleil!
En route vers Pointe-à-Pitre... les baleines!!!
Le 26 mars, une journée compliquée niveau vent: il n'y en a presque pas, et il change souvent d'intensité et de sens. En plus, une petite houle s'en mêle! Nous mettons 6h à parcourir la vingtaine de miles qui nous sépare du mouillage sud de Basse-Terre.
Sur la route, nous apercevons la première baleine du voyage. En fait, elles sont deux. Nous les approchons à la voile en prenant garde de préserver ce que nous imaginons être leur espace vital. Le ballet est impressionnant: énormes souffles, dos, queue maintenue en l'air pendant de très longues secondes, sur le ventre puis sur le dos... Et en s'éloignant, une baleine passe à moins de 20m de nous. Alors que le sondeur indique 22m de profondeur, les baleines se dirigent vers la plage!
Baleines
Quelques heures plus tard, ça n'arrête pas de chasser autour de nous. Nous distinguons ce qui semblent être des petits thons qui sautent dans le plus grand désordre pour échapper à un prédateur non-identifié.
Le jeudi 27 mars, réveil au petit jour direction Pointe-à-Pitre où nous devons récupérer le pilote automatique commandé 2 semaines plus tôt. Nous arrivons vers15h au port sous la pluie... une pluie qui n'en finit pas. En arrivant, nous apprenons que la capitainerie est fermée et oui, c'est la mi-carême!
Pointe-à-Pitre, escale technique
Au programme: réception et installation du pilote, bricolages divers, lessive, passage par le Décathlon et début d'appro pour la transat retour (prévue pour début mai).
Le pilote automatique se fait attendre... on espère que ce sera pour demain lundi!